Ici, des individus, voués à l’exil pour certains, dont la parole est occultée, pour diverses raisons. Transformés, pour d’autres, en ombres, en sortes d’ hologrammes, par un gouvernement qui agit sans le moindre scrupule. Olivia Rosenthal leur donne une voix, de l’importance. Leur langue maternelle n’est pas le français. Qu’importe. Les différents textes sont retranscrits de sorte à s’ouvrir vers la représentation théâtrale. En résumé, cet objet littéraire est un travail sur la parole, réalisé à partir d’entretiens. Un beau travail.
« Écouter les gens parler, ça permet d’entrer dans les rythmes de l’autre, sa syntaxe, son lexique, ça modifie l’appréhension et l’usage qu’on a de la langue française et pour un écrivain je crois que c’est très important. Là encore, il s’agit pour moi d’un déplacement, d’une redéfinition, à chaque fois nouvelle rencontre, de ce qu’est la langue, d’un passage de frontière. » Olivia Rosenthal.
Inventaire/Invention. 8 euros.