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Et toi, comment tu le vis le truc là ?( !)

vendredi 12 février 2010, par Stéphane

« We Are L’Europe ». Jean-Charles Massera. (terminé au boulot la nuit dernière).

Fallait bien l’attaquer d’une manière ou d’une autre cette rubrique, alors...petite image en situation.

Autant dire que ce gars est quand même bien barré. Quant à son écriture atypique, ancrée dans l’oralité, bien peu conventionelle, il en va de même. Ça peut paraître totalement loufoque comme ça, de prime abord, mais le propos tient pourtant la route. JCM doit vraiment laisser traîner ses oreilles un peu partout, à l’affût de discussions peu banales (pour en tirer une drôle de quintessence, comme une transcription directe du magnéto au papier). Une performance de 230 pages en somme (dont une de Joseph Beuys I Like America and America Likes Me plutôt originale, narrée p. 151 à 153, que je vous laisse le soin de découvrir, si l’aventure vous tente). Alors, doit-on joindre le "futile" à l’agréable ? Ne nous posons-nous pas trop de questions justement ? Mais bon, on va pas non plus devenir de vrais mollusques non plus.

« (...) et plus ils ou elles acceptent de se reconnaître dans les images dominantes de besoins à la con, moins ils ou elles comprennent leur propre existence et leur propre désir. »

Un tas de thèmes abordés, survolés, plus ou moins analysés, dans le projet WALE. La mondialisation, l’Europe, la politique donc, l’économie, le social...et puis le quotidien, l’absurdité de la société de consommation, des conseils écolos, le "comment t’abordes les choses". Le bazar global quoi. Ce truc « qui part en sucette ». Dans le désordre, on "écoutera" « Le mec qui regarde pas les pétitions sur son PC », « Le couple qu’a un projet », « Les types qu’ont toujours pas décidé pour la Turquie », « La nana qui en même temps voit bien qu’y a un problème de contnu » (oui c’est écrit comme ça, c’est pas une faute de frappe)... Autour d’un bon repas et de quelques bonnes bouteilles de vin, on les a TOUS un jour ou l’autre eues ces discussions-là (du moins quelques-unes).

« (...) Je sais pas vous mais autour de moi, des actifs qui vivent le parfait équilibre dans l’capitalisme sauvage, j’en connais pas ! Vous avez des potes épanouis dans leur boulot vous ? J’veux dire à part les totos privés d’cerveaux sortis direct des écoles de commerce International Business Master j’sais pas quoi ? »

Que dire de plus sur ce livre, sinon -comme le dirait si bien JCM- qu’on s’en fait l’opinion qu’on en a qu’on veut, après tout. Et puis on a droit à des petites brèves de comptoir alternatives, des perles d’humour grinçant, mais bien huilées. On pourrait prendre tout ça pour de l’absurdus delirium, mais quand même... C’est ma foi vrai qu’on a souvent du mal à s’y retrouver (dans la « life » de tous les jours je veux dire).

En résumé, je me suis quand même bien poilé.

Verticales. 20€. (le prix d’un "bon" anti-dépresseur ?!)


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