Oui, voilà, enfin : des photos et quelques mots sur Manosque. Différés pour des raisons techniques indépendantes de notre volonté : nous n’arrivions plus à télécharger d’images sur le blog. On a compris le bug, donc continuons.
Il y avait... Catherine, son frère, Sylvie, Hervé et son copain Michel, Isabelle et Isabelle (une amie de l’association Museoh), et Stéphane avec son appareil photo et son nouveau copain dont on verra la photo plus loin.
Claro et son CosmoZ était là. Le vent s’est levé, une plume tourbillonnait au-dessus de la place, on attendait la tornade qui emporta Dorothy au pays d’Oz mais la plume s’est posée, le vent s’est calmé sous l’oeil perçant de l’auteur qui ressemble un peu à un ogre.
Maylis de Kerangal vient d’être sélectionnée pour le prix Goncourt. C’est vrai qu’elle a une très belle écriture, des sujets forts. Sa vision de l’écriture est passionnante. Elle a une vision physique du livre, de la phrase, de son mouvement. "ça vertèbre toute la phrase la ponctuation", "j’aime créer des grains dans les phrases avec des mots rares ou très techniques", "une onomatopée, on la voit avant de l’entendre dans la page". Elle teste oralement son texte, dit-elle, cela se sent à la lecture.
J’en ai vu qui n’écoutaient pas, là.
Stéphane traque Maylis..
Olivia Rosenthal, c’est vraiment le genre de fille qu’on aurait voulu avoir à côté de soi en classe, au lycée. L’assurance de ne jamais s’ennuyer. Elle est vive, drôle, intelligente, bizarre, curieuse de tout, inventive... On peut lui coller l’intervieweur le plus nul elle trouvera le moyen de faire rire tout le monde en disant des choses intéressantes. Elle a dit : "j’ai une grande théorie, c’est que répéter les choses c’est un moyen de les faire avancer. Plus on répète quelque chose et plus c’est différent. Par exemple si je dis" Je suis là". "Je suis là", le deuxième Je suis là ne sera pas le même que le premier, ne voudra pas dire la même chose, car pas au même endroit dans le temps fatalement". Voilà, elle est comme ça Olivia. Le seul écrivain qui fait des ready-made oraux pendant ses interventions... Elle a aussi dit "la lecture est une histoire d’abandon et non pas de pensée." J’aime bien cette idée.
Stéphane se fait dédicacer un livre, pas le dernier ("Ah ! Vous l’avez celui-là ! Je croyais être la seule...") et, troublé, oublie de reprendre à Olivia le stylo qu’il lui a passé pour signer...
Il était charmant, Mathieu Riboulet, à la sortie de son intervention.
Il y a parlé de sa pratique : "Le livre pour moi est toujours le fruit d’une contemplation". Il parle de "Bastien" comme du versant solaire de son histoire précédente "L’amant des morts". Il dit qu’il écrit sans ratures, mais après une longue rumination intérieure. Il parle de sa "volonté de célébration", de l’importance du don, oui son vocabulaire est presque religieux, mystique, et là dans la petite salle de pierre voûtée, on croirait assister à une étrange messe basse.
Sur la place de l’hôtel de ville, Philippe Forest a l’air de s’être échappé d’un polar avec ses lunettes noires et son costume gris, entouré d’élégantes créatures longilignes perchées sur leurs talons...
Ce qui fait l’ambiance particulière de Manosque, c’est la rumeur de la ville tout autour des scènes, les gens qui vaquent à leurs occupations. Cette petite scène dans laquelle on voit chacune manger sa glace sous le nez du petit garçon qui tendait la main, réclamait en vain, nargué par la petite fille en face de lui... ça aussi c’est déjà du roman.
Voilà le nouveau copain de Stéphane, photographié dans la libraire du Petit Pois. Mais si, sur la pile de livre : le petit Manekineko, chat porte-bonheur, qu’il a photographié dans tous les lieux possibles durant nos 3 jours à Manosque.