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« L’homme qui tua... »

samedi 20 novembre 2010, par Stéphane


Ben non, qui vous a dit que j’allais vous parler d’un film de John Ford ?!

Attention ! Cet objet contient des "nouvelles".

N.B. : je compte fortement sur Isa pour en dire davantage, en qualité d’instigatrice : sans sa perspicacité et sa "fougue" pour m’en parler, il ne me serait probablement jamais tombé entre les mains.

Quelques petites explorations (choix totalement arbitraire parmi les dix-huit textes que compte le bouquin).

Une forme d’éloge (je dis ça par rapport au côté grinçant du texte, volontairement provocateur) rendu au personnage bien controversé d’ « American psycho » de Bret Easton Ellis, en l’occurrence Patrick Bateman, qui trouve là son double parisien (chasseur de SDF), en quelque sorte. « ...leur histoire personnelle, toujours la même : une déchéance intérieure, précipitée par des séries de coups durs, que la société, au lieu de colmater, élargit par son incurie et justifie par son dysfonctionnement. »(« L’homme qui tua Jésus »)

Un hommage. En s’inspirant du style mis en place par Edouard Levé dans « Autoportrait », en utilisant cette fois-ci la troisième personne du singulier. Edouard Levé qui, à la quatrième phrase du livre susnommé, parle brièvement de Thomas Clerc : « Un de mes amis jouit dans la trahison. » (« L’homme qui tua Edouard Levé »)

Curieuse coïncidence : avant de commencer la lecture du livre (avant de l’acheter même), j’ai vu un film remarquable, loupé au moment de sa sortie au cinoche : « L’Armée du crime » de Robert Guédiguian, qui m’a renvoyé à la figure le flot de questionnements qu’il peut légitimement engendrer. « Les riches aiment le calme. La mort les angoisse d’une façon spécifique. »(« L’homme qui tua Ernest »)

Une pépite. (« L’homme qui tua Pierre Goldman »)

Bon, là, je peux pas résister. « Finkielkraut, le garde-chiourme de la civilisation menacée par la barbarie. » « Les microfascismes liés à la dissémination des pouvoirs prolifèrent. » « Sarkozy n’a pu arriver au pouvoir qu’en s’appuyant sur des gens peu politisés, séduits par son style de concessionnaire BMW, qui est leur idéal de réussite. C’est un berlusconien jeune, qui ne s’intéresse pas à la culture. Voyez ce qu’il fait de la recherche, qui doit pour lui donner des « résultats ». Il est le représentant typique du populisme, opposé aux mouvements minoritaires-protestataires que j’incarne. » « Le new age n’a pas d’intérêt tant qu’il n’est pas subversif. Un couple qui mange bio mais lit Anna Gavalda n’a aucun intérêt. » (« L’homme qui tua Guillaume Dustan »)

Thomas Clerc a le don -il me semble- de rendre le genre de la nouvelle bien plus attractif, en usant notamment de variations structurelles et stylistiques franchement réussies qui lui donnent un nouveau visage (même s’il y a une thématique annoncée : le crime). Toutes sont remarquablement bien écrites, fluides et plaisantes. Alors, foncez !!!

(Je sais pas pourquoi mais j’ai terminé ma lecture par la première, certainement la plus déjantée de toutes, genre écriture automatique !)

L’arbalète gallimard. 22,50 € (ce qui met, si mes calculs sont bons, la nouvelle à 1,25€ !)

1 Message

  • « L’homme qui tua... »

    21 novembre 2010 23:23
    Oui, il est bluffant ce bouquin. Je piste l’auteur, pour voir à quoi il ressemble et ce qu’il fait d’autre. Vraiment une des découvertes de l’année pour moi. Je signale que c’est Pascale Bouhénic qui m’en avait parlé, avant que le livre ne sorte.

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