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Les rennes et autres animaux d’Olivia Rosenthal

jeudi 20 janvier 2011, par Isabelle


Bon, le livre est paru il y a un moment, mais je viens de retrouver cet article, alors autant le publier malgré tout. Et puis j’aime Olivia (qu’elle était vive et drôle à Manosque !). Alors voilà. Que Font les Rennes après Noël nous raconte l’histoire d’un dressage raté. Celui d’une petite fille qui s’efforce avec beaucoup de bonne volonté apparente, par amour pour sa mère surtout, de se conformer à devenir ce que l’on attend qu’elle devienne. Cette histoire serait somme toute assez convenue si elle n’était régulièrement interrompue (comme si on zappait entre un téléfilm et un documentaire animalier), par les témoignages de gens qui travaillent « avec » les animaux. Ce curieux procédé a trois effets sur le lecteur : il court-circuite l’empathie que l’on pourrait naturellement ressentir pour l’héroïne de la chronique intimiste, oblige à une certaine distance ironique si bien que la connivence se noue avec l’auteur plutôt qu’avec les personnages, et nous donne la satisfaction de découvrir un monde incroyablement burlesque, horrible et passionnant à travers son aspect documentaire. Olivia Rosenthal nous offre une sorte d’introspection documentaire d’un genre inclassable, ce qui est bien dans sa manière habituelle, elle qui semble à chaque livre se lancer des défis, sans doute pour explorer de nouvelles voies littéraires, peut-être aussi par peur de s’ennuyer en se répétant et par goût du jeu.

1 Message

  • Les rennes et autres animaux d’Olivia Rosenthal

    20 janvier 2011 16:03, par stef

    T’as raison ! Cette nana est franchement bluffante. On sent qu’elle possède vraiment un sens aigu des formes littéraires hybrides et ça nous réjouit ! (Et puis, elle aime bien les syllogismes à rallonge) Que dire de ses élucubrations orales ! À Manosque, elle eut le don de séduire le public présent en cet après-midi dominical de septembre, sans se prendre la tête une seule seconde. Un réel talent pour (se) raconter. J’en ai encore le sourire au coin des lèvres en y repensant.

    « Un jour, vous oubliez l’heure limite à laquelle vous devez absolument rentrer au domicile familial. Vous arrivez après minuit, vos parents vous attendent sur le pas de la porte. Pour détendre l’atmosphère, vous leur faites remarquer que vous ne vous êtes pas encore métamorphosée. » O. Rosenthal


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