Gonzo.

Aux oubliettes les idées reçues sur Las Vegas, habituellement "vendue" comme une sorte de paradis touristico-ludique aux lumières scintillantes, où l’on vient sans aucun scrupule dilapider son argent. Tout ceci n’est finalement qu’une bonne couche de vernis bon marché, accompagné de papier glacé de mauvaise qualité.

Paul McGuire nous invite, en bon chroniqueur qu’il est, à visiter les slums de la cité fabriquée de toutes pièces, ses faubourgs, ses bas-fonds, là où vivent ceux qu’on appelle toujours maladroitement "les autres". La ville et son inévitable lot de péripéties, de frasques aussi inattendues qu’inhabituelles. Il nous plonge dans les rouages et les ficelles de ce jeu, aidé en cela par une surprenante galerie de personnages, aussi timbrés les uns que les autres, tous englués dans cet espace où la norme n’existe pas. Des parties enflammées où l’on joue perpétuellement aux faux semblants. Ici, on peut parier sur n’importe quoi, n’importe quand, même si l’on n’y pige que dalle. Le seul et unique but : claquer du pognon, même à petites doses. La drogue est partout, sous toutes ses formes. La tentation n’en est que décuplée. Certains y laisseront leur peau. D’autres prendront l’allure de fantômes, sous une chaleur accablante par-dessus le marché.

« Les World Series Of Poker...où rêves et âmes passent à la moulinette darwinienne... »

« À Las Vegas...il était impossible d’échapper au démon du jeu, même quand on allait chercher du lait et des oeufs. »

Et puis comment ne pas penser au fantasque Hunter S. Thompson, l’inventeur du journalisme gonzo. (cf. « Las Vegas parano »)

Je rajoute un petit lien vers l’un des blogs de l’auteur, pour la forme.

Osez l’expérience !

Lost Vegas. Inculte Documents. 20€.