
Hier soir, lors d’un repas, on m’a demandé « Alors, quels sont tes romans préférés ? »
Je suis restée interdite et bêtement incapable d’articuler deux mots à la suite. J’ai fini par sortir Nicolas Bouvier (silence dans l’assemblée) puis au bout d’un long moment j’ai sorti Michon, (re-silence... « ah oui, les petites choses », rires). Il faut dire que j’étais face à une prof de français, agrégée de surcroit. Femme très sympathique par ailleurs. Mon bon vieux complexe d’infériorité a ressurgi, j’en avais presque le rouge aux joues ! Je ne voyais pas en train de lui dire : « Bouvier et moi, c’est de l’ordre de l’intime ! »
Pourquoi vous raconter cette anecdote ? Peut-être pour tenter de comprendre pourquoi j’ai tant de mal à écrire des chroniques sur ce blog car je sais qu’il pourrait être prochainement lu par d’autres que par NOUS.
Entre NOUS, il y a une connivence, une complicité, pas de chichis, pas de premier de la classe...
Entre NOUS il y a tout un monde de sensibilités, de caractères et de vécus différents.
Nos bouquins, on se les offre à lire, ce sont toujours des cadeaux que l’on se fait.
Je reconnais que j’ai une fâcheuse tendance à les éreinter mais c’est pour mieux les défendre.
Et entre NOUS, on me pardonne ces exagérations.
C’est aussi une des raisons pour laquelle j’hésite.
Pas envie de « dézinguer » ceux que j’aime devant n’importe qui !
Il faudrait pourtant que je vous parle du dernier Claudel ....