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"CAMPS VOLANTS", de Xavier Bazot.

jeudi 13 mars 2008, par Stéphane

Du singulier, du pas commun.

Bon, alors c’est vrai, faut s’habituer. La construction de la phrase est pour le moins surprenante, le style atypique, mais au fil des pages ça vient bien, forcément, car c’est bien ce rythme particulier qui porte le texte. Des gens qui vivent en "friche", en marge, dans les intervalles qu’ils peuvent bien trouver. Les manouches, les gens de la "route", du cirque...

Et puis, pourquoi devons-nous toujours nous "adapter" à quelque chose ?

« (...) à leur clan, j’en conviens, je pourrais m’incorporer, car dans le dénuement je me sentirais en harmonie avec le monde, outre que ne m’est pas inconnu le dédain qu’ils affichent vis-à-vis d’une époque à tout le moins qui les rattrape, si elle ne les a déjà dépassés. » S’incorporer donc, s’immiscer dans ces intervalles irréguliers. J’ai parfois pensé aux "zones blanches" de Philippe Vasset.

Un autre extrait, que n’aurait probablement pas renié Nicolas Bouvier, cher à Christine : « Je ne suis pas un marginal, la marge n’est pas une réalité, imaginons que vous partiez pour Vladivostok, chacun vous dit : « Comme c’est loin ! » Quand vous y arrivez ce n’est plus loin, puisque vous y êtes. Me situer au bord égale me trouver au centre, car le monde n’existe que par la perception que j’en ai. »

Les individus que l’on croise résistent, de part leur modus vivendi, perpétuant la tradition du nomadisme, défiant l’esprit sédentaire, luttant contre l’urbanisation galopante et tout son cortège d’artifices souvent inutiles, si ce n’est pour faire fonctionner à plein régime la machine néo-libérale.

On gagne à faire un bout de chemin avec ces personnages, à les côtoyer ne serait-ce qu’un instant, eux, porteurs d’espoir probablement, qui sait ?


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