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Le Journal d’Hélène Berr

mardi 18 mars 2008, par Brigitte

Hélène BERR, Journal

Mardi 7 avril 1942………………………..Mardi 15 février 1944. Le mardi 7 avril 1942, le livre s’ouvre sur une journée de printemps, Hélène Berr vient récupérer chez Paul Valéry un livre qu’elle lui a laissé pour une dédicace : « au réveil, si douce la lumière et si beau ce bleu vivant ». Le mardi 15 février 1944, les derniers mots écrits par Hélène Berr seront : « Horror ! Horror !Horror ! » Entre ces deux dates, Hélène Berr tient son journal, cela ressemble d’abord au « journal d’une jeune fille rangée » qui découvre l’amour, déambule au hasard du quartier Latin ; mais très vite elle découvre aussi la relégation (interdite d’agrégation parce que juive), le courage (d’obtempérer ou non au port de l’étoile jaune), l’absurdité, l’aveuglement de ceux qui ne veulent pas savoir, le mot rafle. L’histoire, on la connaît, on en connaît surtout la fin, Hélène aussi et elle ne fait rien pour s’y soustraire car elle est habitée par cette nécessité de laisser une trace, personnelle et historique de ces années d’horreur : « Je note les faits, hâtivement, pour ne pas les oublier, parce qu’il ne faut pas oublier ». Elle pressent qu’il y aura un après où l’humanité devra affronter cette vérité : « Quelles sont les conséquences lointaines de cette chose arrivée avant-hier soir, au petit jour ? » Si le Journal d’Anne Franck nous exposait directement aux bombardements, à la « vraie guerre », nous faisant partager sa peur de la mort, le Journal d’Hélène Berr nous transmets la chronique quasi quotidienne d’une jeune fille plutôt gaie, avec ses instants de bonheur, ses doutes amoureux, puis ses engagements, les livres qui l’accompagnent, sa volonté de témoigner d’abord et en premier lieu pour son fiancé. La peur ne l’habite que pour les autres, car elle pressent le devenir de ceux qui disparaissent, mais elle-même semble en être par nature affranchie. En fait, la mort est très peu présente dans ce livre, on la lit a posteriori parce qu’on a fini le livre en lieu et place de son auteur ; les comptes seront faits plus tard, rapportés en annexe. Seule plane la disparition, avec le vide mais aussi tout l’espoir qu’elle laisse… Brigitte

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