dimanche 27 avril 2008, par Stéphane
Ce que j’ai perçu une fois de plus à travers le comportement de cet homme c’est toute la vanité des politiciens et technocrates israéliens. Pour les palestiniens, l’expropriation est quotidienne. Combien de champs d’oliviers arrachés, de maisons détruites, de terres amputées par le mur de la honte !?!
Et voilà Salma (remarquable Hiam Abbass), avec toute son humilité, sa bonté et son incroyable force intérieure, prête à tout pour garder "sa terre", la terre de ses ancêtres, bien épaulée en cela par un jeune avocat fraternel pour lutter contre ce satané ministre (et tout un gouvernement derrière lui) qui préfère voir des grenades à la place des citrons et des terroristes planqués derrière chaque arbre.
Salma, magnifique, flamboyante, laconique mais obstinée, qui répète quotidiennement les mêmes gestes avec la même force pour "survivre", accompagnée la nuit par la complainte des loups.
De l’autre côté de la ligne, l’épouse du ministre -volontairement- "emprisonnée", elle, mais qui intérieurement souffre de cette condition, de cette obsession sécuritaire. S’établit donc un cynique et cruel parallèle entre ceux qui ont le choix, et les autres, fatalement.
Et puis il y a un baiser dans ce film, entre deux êtres déchirés, qui restera probablement l’un des plus beaux de l’histoire du cinéma. Quelques étincelles d’humour à la pince-sans-rire, mais aussi une part d’ironie au travers d’individus qui ne veulent pas voir ce qui se passe, qui préfèrent se cacher la vérité pour ne pas l’admettre.
Voilà, je vais m’arrêter là. Je suis sorti tout chamboulé de la salle, et je me suis posé -bêtement peut-être- cette question : la souffrance peut-elle raisonnablement être source de vie ?