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Quelques lectures fraîches

pour réveiller le blog

lundi 11 août 2008, par Brigitte

"Tartarin de Tarascon, allant à la chasse au lion, avait mis son costume africain...", la suite, je l’ai oubliée, mais j’ai toujours en tête ce début de "poème" appris par coeur du temps de la communale, et voilà que cette rengaine sera très tendance à la rentrée avec le nouveau livre de notre président préféré : Un chasseur de lions

En attendant la rentrée, quelques titres qui valent qu’on s’y attarde :

- La maison ne fait plus crédit : Jean Yves Cendrey

Jean Yves Cendrey continue de régler ses comptes : après son père, puis les différentes institutions (police, justice, éducation nationale), il s’en prend maintenant à sa mère "la manman" comme il l’appelle, vue à travers l’oeil de son amant, et à travers cet oeil là, Jean Yves Cendrey, lui, endosse le rôle du "fils salaud" qui lui va très bien, l’empêcheur de baiser en rond... j’aime beaucoup la causticité de cet auteur, sa rudesse et la violence subie que l’on sent poindre au coin de chaque phrase. C’est le monde des bassesses domestiques et de la folie ordinaire qu’il évoque avec acuité, comme pour se défendre d’y avoir échappé grâce à l’écriture. On sent bien que s’il n’était pas devenu écrivain, il aurait pu être un vrai "beauf", bien grave. A lire+++

- Bambi Bar : d’ Yves Ravey

Cet auteur fut pour moi une grande découverte dans notre sélection du LI 2005 (avec Chevillard quand même !), et depuis, je le suis les yeux fermés. Encore un petit livre déroutant, où les salauds (là aussi) ne sont pas ceux que l’on croit. Et là c’est une histoire troublante (comme cela m’est arrivé une fois) : convocation à la gendarmerie avec la voiture dont vous êtes le propriétaire dans le cadre d’une large enquête suite à accident...alors forcément on se sent suspect, on est prêt à tout avouer tout en sachant bien que pour connaître le vrai, certains prêchent le faux. Une petite déception sur la fin qui n’est pas tout à fait à la hauteur de l’équivoque qui règne sur les 70 premières pages (le livre en fait 90).

- Julien Letrouvé, colporteur : de Pierre Silvain

Une perle rare, ma première lecture de cet auteur et sans doute pas la dernière ; quelque chose que je situe dans la veine des Michon et autre Quignard, c’est dire ; je sais ça peut aussi faire peur, mais il faut aller battre la campagne (du côté de chez Claudine, il me semble), avec ce jeune colporteur de livres, analphabète de surcroît ; c’est de toute beauté, un vocabulaire exigeant, rare lié par une syntaxe d’une douceur magnifique ; des relations "humaines" peu communes, une allégorie de la lecture... Si j’avais su, je l’aurais proposé pour le prix des Traboules

- Atelier 62 : Martine Sonnet, `

Cette historienne s’attaque à l’histoire de son père, forgeron en Normandie puis chez Renault de 1951 à 1967. Un livre témoignage sur la classe ouvrière, la noblesse de ces petits artisans de campagne qui pour survivre se retrouvent soumis à l’usine et aux travaux les plus pénibles durant les Trente Glorieuses (pas tant que ça glorieuses, côté ouvriers) Le livre alterne des séquences en banlieue où vit la famille, et en Normandie où elle passe ses "congés payés", et des comptes rendus des comités d’hygiène et de sécurité, des extraits du journal syndical, des souvenirs personnels de l’auteur. Un livre moyen quant à l’écriture qui est tantôt trop "universitaire", tantôt trop simpliste, mais on est vraiment au coeur de la forge, des enjeux sociaux d’alors et de maintenant. Et puis elle cite O Rolin... Cette auteure sera à Manosque.

- Les coquillages de M. Chabre : d’Emile Zola,

Plus bourgeois comme décor, mais amené dans la valise pour son côté "cabine de plage"...

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1 Message

  • Quelques lectures fraîches

    14 août 2008 13:36, par Jean-françois
    Je confirme l’enthousiasme de Brigitte pour cette perle de pierre Silvain chez Verdier : une écriture rare, subtile, hors du temps qui m’a aussi fait penser à Michon et à Michèle desbordes.Précipitez vous sur "julien letrouvé, colporteur" ;une vraie lecture raffraichissante !

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