Des images haletantes.

Nuri Bilge Ceylan a débuté sa carrière comme photographe. On comprend pourquoi au visionnage de ses films, au traitement qu’il accorde à l’image, qui lui confère cette atmosphère si singulière. Par exemple, dans « Uzak », cet homme face au Bosphore. Dans « Les Climats », ce magnifique plan du palais d’Ishak Pasha.

Ici, des gros plans qui donnent le tournis, qui embarrassent même. Des images sorties tout droit de l’abîme. Des personnages qui frôlent la perdition (si ce n’est déjà fait).

Une famille. Des choix. Une apparition troublante. Et puis la symbolique des «  trois singes », donc : ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire.

Une propension quasi viscérale à filmer les rapports humains, à sa manière, très particulière (Antonioni n’est jamais très loin). Des comédiens toujours impressionnants de justesse, d’une efficacité remarquable dans l’économie de gestes et de paroles. D’où le Prix de la mise en scène à Cannes.

Bref : à voir.