TRAFIC DE LECTURES

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En quête de "l’Eldorado".

« Mbëkë mi. À l’assaut des vagues de l’Atlantique ». Abasse NDIONE.

mercredi 11 février 2009, par Stéphane

« On peut tout arranger dans ce pays, tu sais très bien, sauf trouver un boulot ou ressusciter un mort. »

Voir en ligne : http://www.migreurop.org/article922.html

Il faut trouver un bateau, un pilote. Beaucoup veulent partir. Certains viennent de très loin, n’ont même jamais vu la mer. Le départ des hommes, donc, qui se prépare : signe annonciateur de l’éventualité de jours meilleurs à venir pour celles et ceux qui restent.

« La vente des arachides grillées à la porte du lycée où elle montait chaque matin rapportait tout juste de quoi faire bouillir la marmite. Pour le reste, elle se débrouillait avec le peu que rapportaient ses deux plus grandes fillettes, de huit et dix ans, qui travaillaient déjà comme domestiques. »

Partir vers cet "ailleurs", dans le but de faire vivre une famille entière pour certains. Le rituel des papiers déchirés, détruits, pour éviter d’être par la suite renvoyé dans le pays d’origine. Des femmes qui devront contenir leur angoisse jusqu’aux prochaines nouvelles.

Un seul objectif désormais : quitter les côtes sénégalaises, entreprendre une traversée à durée indéterminée, rythmée par de menus repas de riz et de poisson, par les prières quotidiennes, en vue de rejoindre les Canaries, dans le meilleur des cas. La navigation par les astres, faute de mieux. Alors, on s’organise comme on peut sur la pirogue, en s’accommodant de la promiscuité. Advienne que pourra.

Un roman bref mais intense qui se lit comme un véritable témoignage.

Continents Noirs. Gallimard. 11 euros.


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