PARIS-BREST
Insoupçonnable Tanguy VIEL
mercredi 11 mars 2009, par Brigitte
On le connaissait frisant le roman noir, on découvre avec Paris-Brest un Tanguy Viel en "vrai" écrivain de chez Minuit qui joue de l’autofiction, sur fond maritime toujours, avec bien sûr ces personnages louches qu’ il affectionne.
Comment parler de ce livre, que je viens de dévorer, sans en révéler l’intrigue ? Je peux juste dire que c’est un livre construit sur une mise en abîme, que l’écriture en est particulièrement soignée, que Tanguy Viel tire délicatement sur plusieurs ficelles à la fois, faisant évoluer ses héros en mesquins avides de l’argent de la vieille et de la ville (Brest), un oeil sur la rade, l’autre sur les petits bateaux à voile des jardins du Luxembourg.
Comme toujours donc, la mer sert de décor principal, mais là en plus, la mère devient le personnage central de l’histoire ; la mère porte un serre-tête, et comme les copines de Catherine, elle joue au bridge le vendredi après midi. Pendant ce temps, le fils vole des plaques de chocolat et c’est le drame inaugural qui va servir les multiples intrigues de ce polar autofictionnel.
En vrai breton, Tanguy Viel charrie le Sud qui deviendra la terre d’exil de ses parents ; je le cite pour mettre Stéphane de mauvaise humeur : "...quelqu’un qui vous dit que le Languedoc Roussillon est une des régions les plus belles de France, moi je n’appelle pas ça un ami." et un peu avant "Non pas qu’il n’y ait pas de touristes dans le Languedoc-Roussillon, je ne dis pas cela, je ne dis même pas qu’il ne devrait pas y avoir de touristes en Languedoc Roussillon..."
Voilà, le ton général du livre est donné, une certaine distance, une pointe d’ironie, peu de morale et la confirmation que Tanguy Viel a vraiment le potentiel de renouveler son fonds de commerce. A suivre, donc.
Brigitte
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Messages de forum
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11 mars 2009 23:25, par stef
Vois-tu, Brigitte, peu m’importent ces soi-disant a priori concernant la région dans laquelle je vis. J’ai passé dix mois sur la presqu’île de Crozon, en face de la rade de Brest dont je connais quelques quartiers, Recouvrance notamment, cher à Miossec, quelques bars où l’on ne boit jamais sa bière tout seul (comme cela peut se passer dans le "Sud"), la librairie "Dialogues" aux fauteuils confortables...
Vas-y, tu peux faire tourner !
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"Vas-y, fais tourner" cela pourrait être un autre nom pour notre blog (avec un graphisme un peu différent…). Moi aussi, le dernier Tanguy Viel me tente bien, histoire de changer d’avis sur lui après un "Insoupçonnable" qui ne m’avait pas convaincue.