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Verticales Session : quoi de neuf pour la rentrée ?

mercredi 16 septembre 2009, par Isabelle


Voir en ligne : Les nouveautés chez Verticales

C’était lundi soir dernier, il pleuvait, il y avait foule au bord du Canal Saint-Martin, ambiance t.shirts, jeans (plutôt noirs), baskets et veste, pas trop maquillées les filles, juste un peu de noir autour des yeux et les mèches dans les yeux. Bon, Verticales c’est l’éditeur branché, non ? Je peux un peu me moquer, moi qui suis une fan invétérée de leurs choix littéraires (abonnée à tout ce à quoi on peut s’abonner, papier, newsletter, facebook etc.). Surtout, plaisir extrême, cette soirée était l’occasion de découvrir quelques nouvelles ou futures parutions par ouïe-lire. Donc.

Agnès Sourdillon, comédienne, lut quelques pages de l’Autoportrait Bleu. Sa voix fêlée, claire, convenait parfaitement au texte drôle et fébrile de Noémi Lefebvre.

François Beaune, qui publie son premier roman : Un Homme Louche, lut ensuite lui-même son texte. Impossible de se faire une idée de ce roman assez chaleureusement accueilli par les critiques en l’entendant : il semblait piocher ici et là une page au hasard, lecture décousue, déconcertante.

J’en viens enfin à ce qui fut, pour moi, le point culminant de la soirée, tant sur le fond que pour la forme… La lecture que le comédien Hervé Pierre fit d’un extrait de "Va-et-vient paradis" livre posthume de Philippe Raulet, un auteur dont je n’avais jusqu’ici jamais entendu parler. Honte à moi. Je transcris juste ce que j’ai noté tout de suite après la lecture, à chaud…

Il s’asseoit sous la lampe, devant le pupître. Et il commence. On dirait qu’il raconte un rêve, donc une histoire bizarre, surréaliste, mais avec un luxe de détails précis, physiques, topologiques, qui n’appartiennent pas aux souvenirs que l’on a des rêves. Le lecteur c’est un genre de bonhomme, euh, bonhomme. Avec des yeux qui se marrent tout seuls pendant que la bouche savoure chaque mot, module chaque phrase, joue avec chaque paragraphe. Vous sert le texte en virtuose. Ah le texte. Etrange et familier. Déstabilisant et pourtant d’une logique imparable, pas une logique a priori, qui ne serait alors qu’une concesion à l’attendu, non, une vraie logique, surprenante, bifurqueuse et pourtant, après coup seulement, évidente. On est tous là, assis, instables, sur des bobines creuses en plastique, dans le noir, captifs, ensorcelés par cette voix chaude, nette, qui sculpte pour nous un labyrinthe sonore dont on n’a pas envie de trouver la sortie. Et pourtant, cela s’arrête.

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