mardi 13 septembre 2011, par Stéphane
Voir en ligne : http://www.lmda.net/couv/couv_126.html
Céline Minard, c’est une langue fougueuse, fertile, novatrice, une langue qui ne manque jamais de vous renverser si vous restez trop longtemps à traîner dans les clous.
Certes, le lecteur novice (qui se doit de lire « Le Dernier Monde ») peut se sentir un peu perdu, mais avec grand bonheur, trimballé par cette écriture foisonnante au côté excentrique qui procure inévitablement quelques sensations extrêmes.
« Se laisser saisir par l’étrangeté est la disposition la plus difficile qui soit. »
Ici, une femme écrivain raconte (sa vie) sous une forme testamentaire. Ses pérégrinations en Europe avec sa compagne (Luise), leurs histoires aussi barrées les unes que les autres, qui donnent parfois l’impression qu’elles sont purement fantasmées tant elles se parent de singularité.
« J’allais de temps à autre tester mes personnages dans les bars de nuit – car les écrivains ne sont pas que des sauvages tatoués, également de pauvres hères – parce que le monde de la nuit, baigné de vapeurs diverses, est plus ouvertement qu’un autre en quête d’histoires et de figures. »
De la littérature en passant par l’érotisme voire le naturalisme, on voit défiler des univers fantas(ti)ques, on fait de curieuses rencontres comme les « Himantopodes », les « Panotes » ou autres « pictes », et on se retrouve même sous une « coulemelle titanesque ».
Une sorte de performance hallucinatoire à la poésie rare, au lyrisme puissant.
Plongez-vous dans le dernier numéro du Matricule des anges qui lui consacre une large place.
So long, Luise. Denoël. 17€.