lundi 18 janvier 2010, par Stéphane
La sensation que tout ça a été écrit dans un état de demi-conscience, le cerveau bien embrumé par tout un attirail de psychotropes, de ceux qui lui tombaient sous la main. Quand même du lyrisme -psychédélique- dans le récit de ses « aventures ». Ça se lit en quatrième vitesse, pas le temps de faire une pause. Le flux de l’écriture qui veut ça. Ce type naviguait en permanence au beau milieu d’un océan de freaks en tous genres -aussi déjantés les uns que les autres- sans pour autant s’échouer quelque part. Une espèce d’épopée vers le néant, portée par une écriture inflexible.
Une petite phrase tirée d’un passage dont aurait bien pu s’inspirer Bret Easton Ellis pour « American Psycho ». « (...) Et je refuse d’écouter ces hétéroclites bataillons d’humains, je ne les entends que trop clairement. Trop dérangeants. »
Visionnaire le gars ! (1970) « (...) Les médias diffusent des images rassurantes de "love-in", comme quoi on y porte des fleurs dans les cheveux, mais ces médias oublient, sciemment ou non, que les participants étaient des milliers et que la plupart d’entre eux haïssent leurs parents. J’ai lu un article d’un éminent psychologue, ha, ha, qui voit en eux les responsables politiques et les capitaines d’industrie de demain. « Une phase très saine », selon lui, pas de quoi s’inquiéter, ils ne tarderont pas à se couper les cheveux, la barbe et à prendre les rênes de notre cheval de plomb emballé. »
À parcourir, donc, sans la pédale de freins.
13E NOTE EDITIONS. 19€. (sans les amphètes !)